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lundi 31 mars 2014

Las d'être comparé à Cormac McCarthy, un auteur de post-apo décide d'écrire de la bit-lit

Après avoir un temps envisagé de se tourner vers le space opera, l'écrivain de science-fiction avoue sa lassitude et nous parle de son projet de réorientation.

Xavier D. a tenu à préserver son anonymat. Il faut dire que sa décision, courageuse, n'est pas perçue de manière très positive par son éditeur. "On m'a dit que si je commençais à écrire des histoires de vampires et d'adolescentes, c'était la descente critique assurée", confie-t-il à la Licorne. "Mais je n'en peux plus."
Xavier D. a tenu à préserver son anonymat.
Nous rencontrons Xavier dans un bar sombre, "à l'image de [son] moral". Des lunettes noires sur les yeux, moins pour ne pas être reconnu que pour dissimuler sa honte, il sirote une bière, nous glissant au passage qu'il pourrait en descendre "des dizaines". Redevenu sérieux, il nous explique : "Le problème, quand tu écris du post-apo, c'est que tu peux être sûr que le moindre blogueur va te comparer à l'autre Faulkner du pauvre, là [Cormac McCarthy, NdlR]. Moi, j'en ai ma claque."

Selon lui, cette comparaison systématique s'explique par le manque de culture de ces mêmes blogueurs en matière de littérature post-apocalyptique. "C'est comme comparer tous les drames historiques au Cuirassé Potemkine. Y'a un moment, y'en a plein le cul des références pseudo-intellectuelles que tout le monde ressort sans les connaître vraiment. Et par-dessus tout, je n'ai jamais approuvé le maccarthisme."

En dépit de son immense succès dans le genre post-apo, Xavier a donc choisi de se tourner vers la bit-lit. Les raisons de ce choix ? "Si j'avais choisi le space opera, on m'aurait comparé à des auteurs français. Ca aurait été reculer pour mieux sauter. Et puis, la bit-lit, c'est pas trop chiant à écrire. Sauf peut-être les descriptions de corps masculins, auxquels je ne suis pas très familier..." Il nous avoue se documenter sur le sujet en fréquentant assidûment des bars gays. "Au final, c'est même plus marrant que de faire des recherches pour un post-apo, parce que ça se limite souvent à lire les bouquins des autres pour savoir ce qui n'a pas encore été fait."

Quand nous lui faisons remarquer qu'écrire de la bit-lit l'exposerait immanquablement à se voir comparé à la maîtresse du genre, Stephenie Meyer, il émet un bref ricanement avant de rétorquer : "Aucun blogueur n'est assez con pour ça."

Nous lui souhaitons bonne route.

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