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dimanche 6 avril 2014

Arthur Morgan : "Mais lâchez-moi la grappe avec le steampunk !"

Le co-auteur du Guide Steampunk, paru chez Actu SF, a toutes les peines du monde à se défaire de son image de figure de proue du vaporisme à la française.

La scène se passe samedi sur le stand d'Actu SF, alors que le festival est au comble de l'effervescence. Un lecteur enthousiaste en cosplay victorien élaboré tend son exemplaire du Guide Steampunk à Arthur Morgan pour une dédicace. Une conversation enflammée s'ensuit. Ou plutôt, un monologue. L'auteur baisse la tête, enfouit son front dans ses mains et écoute d'une oreille distraite. Lorsqu'il est sollicité pour une photo en compagnie de Cécile Duquenne dans une pose inspirée de Firefly, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vérin hydraulique : Morgan se lève et abat le poing sur la table, excédé. "Mais lâchez-moi la grappe avec le steampunk, bordel de merde !" s'écrie-t-il avant de quitter le stand, dans un silence épais comme du charbon.
Arthur Morgan et Etienne Barillier, à l'époque où le temps
était encore au beau fixe.
Nous le retrouvons accoudé au bar, la mine défaite, et tentons d'obtenir de lui des explications sur ce débordement. L'écrivain soupire de lassitude avant de vider son sac : "C'est juste que ça va un moment, quoi. Toutes les deux minutes, un plouc se pointe avec ses lunettes d'aviateur à la con pour me demander ce que je pense de l'impérialisme et de la révolution industrielle - comme si j'en avais quelque chose à foutre ! - ou faire une photo pour y ajouter un filtre sépia de chiotte sur Instagram. Putain, j'en ai plein le cul..." Il s'interrompt pour descendre sa bière d'un seul trait et pousse un cri du coeur : "J'aimerais qu'on m'aime enfin pour ce que je suis, pas pour ce que j'écris. C'est vrai quoi, je suis plutôt beau gosse et, quand je mets une cravate, je fais toujours un noeud Windsor. Qu'est-ce qui cloche, à la fin ?"

Arthur Morgan nous confie qu'il a hâte de se lancer sur d'autres projets afin de se débarrasser de cette étiquette de "Monsieur Steampunk". Nous ne pouvons nous empêcher de demander lesquels : "Bah, franchement, j'étais bien botté par un livre sur Philippe K. Dick, mais Titi [Etienne Barillier, NdlR] m'a déjà piqué l'idée. Alors, je sais pas. Si, j'aime bien les poneys. Je pourrais écrire des livres sur les poneys, tiens. Il n'y a pas tant que ça de fans de poneys, pas vrai ?"

7 commentaires:

  1. Très beau texte !
    A Morgan

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  2. Magnifique !
    C'est donc aussi pour ça que je trouve jamais rien à dire pour lancer la conversation. La prochaine fois, je tenterai les poneys...

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  3. euh...les poneys, tu devrais pas...
    ^^
    ou alors c'est que tu connais pas les bronies....^__^

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  4. J'ai pas aimé le silence charbonneux. Ca m'a sali mes goggles, j'arrive plus à l'enlever !

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  5. non, c'est moi qui fait dans le poney cette année^^

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